Catherine Martel, psychologue et fondatrice d’Expats Parents

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Aujourd’hui nous avons eu envie d’échanger avec Catherine Martel. Psychologue, elle est aujourd’hui à la tête du groupe Facebook Expats Parents qui regroupe plus de 13 000 francophones expatriés !

Communauté incontournable quand on est parents francophones vivant à l’étranger, cet espace bienveillant est une mine d’informations et un espace d’entraide pour tous les membres.

Chère Catherine, un grand merci de bien vouloir répondre à mes questions. D’abord peux-tu te présenter en quelques mots ?

Avec plaisir, Caroline ! Psychologue de formation, j’ai été expatriée plus de 18 ans en famille, dans 6 pays, avec plusieurs périodes de retour en France. J’ai ainsi eu la chance de vivre en Turquie, Roumanie, à Chypre, au Vietnam, en Autriche et en Bosnie-Herzégovine. Je suis depuis peu de retour à Paris, en transit avant un nouveau départ…


Quand j’ai imaginé Pioupiourico j’ai eu la chance de pouvoir sonder la communauté Expats parents que tu as créée, ce qui m’a beaucoup aidé à affiner mon projet. Ces jeux je les ai imaginés pour la petite fille que j’étais qui a grandi en Arabie et pour  mes enfants, nés en Corée puis au Chili. Tu es multi-expatriée et maman, est-ce que transmettre la culture française était quelque chose d’important pour toi quand tes enfants étaient petits ?

Mes enfants sont étudiants désormais. Ils ont passé la majeure partie de leur vie dans d’autres pays que la France. Transmettre la culture française, j’avoue que je l’ai fait spontanément, au travers de jeux ou de livres, mais sans intention délibérée ou consciente de le faire ! 


Est-ce que les jeux étaient un moyen pour toi de transmettre ? Si oui, pourrais-tu nous recommander ceux que tes enfants aimaient ?

Bien sûr, les jeux sont un bon moyen de transmettre sa culture. Mes enfants aimaient beaucoup le jeu de l’oie, le Mille bornes, le Monopoly, le memory…

Mais je dois reconnaître que nous avions assez peu recours aux jeux de sociétés habituels : mes enfants utilisaient beaucoup les jeux de construction et d’imagination ; ils ont par ailleurs par exemple fabriqué entièrement plusieurs jeux de 7 familles, avec des univers de leur invention !

Grâce à ton expérience de psychologue et en observant la communauté d’Expats parents, pourrais-tu nous conseiller 5 choses clés à transmettre aux enfants expatriés de moins de 6 ans ?

  • Avoir une attitude curieuse vis-à-vis de ce qui nous entoure
  • Considérer les changements comme autant d’opportunités à découvrir de nouvelles choses
  • S’ouvrir aux langues et à la culture des pays qui nous accueillent
  • Créer des racines fortes, sur lesquelles l’enfant pourra se construire et grandir
  • Offrir un environnement affectif sécurisant, dans un environnement souvent changeant.


On parle de plus en plus d’enfants de troisième culture, les fameux TCK, enfants expatriés souvent aussi bi-nationaux. Pour eux, la question “d’où tu viens ?” est souvent une vraie épreuve. Plus jeune, il me fallait bien dix minutes pour répondre à cette question, le jour ou j’ai dit tout simplement “je suis française” a été un énorme soulagement. Ces TCK sont souvent noyés dans une foule d’informations, on veut qu’ils parlent le plus de langues possibles avant leurs 5 ans, qu’ils connaissent tous les pays… Ne penses-tu pas que la priorité c’est qu’ils connaissent leurs origines et qu’ils aient un sentiment d’avoir un pilier solide qui pourrait être la culture française ? Elle est déjà tellement riche !

C’est en effet un des points que j’ai mentionné spontanément dans la question précédente. En l’occurrence, dans notre famille, nous avions la chance de pouvoir rentrer tous les étés en France, souvent pour 2 mois, ce qui a facilité chez nos enfants la construction de leur identité française. Il est vrai qu’ils fréquentaient par ailleurs des établissements scolaires français à l’étranger, ce qui permettait une continuité des apprentissages académiques, et un lien fort avec la culture française. J’imagine que cela est beaucoup plus difficile lorsque les enfants sont scolarisés dans des établissements internationaux ou locaux. Difficile également lorsqu’ils connaissent peu la France pour y avoir peu vécu. Plus difficile enfin dans les couples bi-nationaux, où les références culturelles sont multiples. Mais, encore une fois, je pense qu’il est important de considérer ces diverses sources comme une chance ; l’identité des TCK se construit avec les apports de ces différentes cultures, ce qui constitue une richesse.

Peux-tu partager avec nous la tradition que toi et tes enfants préfèrent célébrer ?

Une tradition que nous aimons particulièrement ; elle est liée à notre ville d’origine, Lyon. Le 8 décembreles lyonnais mettent des petits lampions sur le rebord des fenêtres, et la ville s’illumine pour remercier la Vierge qui aurait épargné la ville d’une épidémie de peste au Moyen-âge. C’est devenu ces dernières années une fête de dimension internationale qui s’étale sur 4 jours, avec des illuminations de bâtiments de la ville. Mais, à l’origine, il y avait une dimension plus familiale ; les lyonnais sortaient dans la rue pour admirer les petites lumières. Et, enfant, je m’endormais en regardant vaciller les petites flammes des lampions de ma fenêtre. Du coup, même à l’étranger, il nous arrivait de mettre des petits lampions à nos fenêtres le 8 décembre …


Et pour terminer, quel était ton jouet préféré quand tu étais petite (entre 3 et 6 ans) ?

Mon jouet préféré entre 3 et 6 ans ? J’avoue avoir du mal à m’en souvenir… Je sais que j’avais une poupée qui ressemblait à un bébé, et j’aimais surtout l’habiller ou la coiffer . Mais j’aimais également jouer avec des petites voitures, comme mon frère aîné !

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